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Portrait de Nathalie Krone

marais salants de saint armel

Marais de Lasné, un site qui ne manque pas de sel !

À Saint-Armel, la saline du marais de Lasné a repris du service sous la main experte de Nathalie Krone. La paludière a quitté ses œillets de Guérande pour poursuivre la production de sel à Lasné et y développer les visites. Tombée sous le charme du site, elle nous accueille en avant-première.

En découvrant la vue imprenable sur la mer et l’île Tascon, on comprend aisément le « coup de cœurgros » ressenti par Nathalie Krone pour ce marais salant ouvrant sur le Golfe du Morbihan. Situé sur la commune de Saint-Armel, cet Espace Naturel Sensible est protégé depuis plus de 10 ans par le département du Morbihan. Notamment à travers l’activité salicole qui joue un rôle essentiel dans l’entretien et la préservation du site. « L’activité du paludier ne se limite pas à la récolte du sel nous explique Nathalie qui a repris l’exploitation de la saline (24 œillets*) et commercialisera sa première récolte à l’été 2017. « En gérant le niveau d’eau dans les vasières, on contribue à préserver l’écosystème fragile du marais et à rendre la nourriture disponible pour les nombreux oiseaux qui le peuplent ».

Le bras de mer entre l’île Tascon et le marais constitue en effet un repère apprécié des volatiles qui viennent s’y réfugier à l’automne et se reproduire au printemps. On peut ainsi observer dans la « zone de quiétude » qui leur est réservée : bernaches cravants, canards, siffleurs, tadornes, échasses, sternes pierragrin, avocettes, aigrettes, spatules blanches, martins-pêcheurs… Aux beaux jours, Nathalie installe d’ailleurs une longuevue chaque matin pour permettre aux visiteurs de les observer sans les déranger.

Un gros travail de débroussaillage et de nettoyage des vasières doit également être effectué d’ici l’été afin de remettre en état la zone salicole après quelques mois d’arrêt de son exploitation. Une activité physique qui n’effraie pas cette mère de 4 enfants, déterminée (ses origines auvergnates y sont sûrement pour quelque chose) et passionnée par son métier. « C’est mon mari, lui-même paludier à Guérande, qui m’a formée en 2003. Les trois premières années ont été très difficiles physiquement, j’avais mal partout, mais je me suis accrochée et depuis j’ai chopé « le virus du marais » comme on dit ! ».

Une passion qu’elle a transmise à l’un de ses fils -étudiant en culture marine- qui viendra l’aider tout l’été, mais qu’elle aime aussi partager avec les visiteurs. Guide-conférencière et membre de l’équipe pédagogique de « Terre de Sel » à Guérande, Nathalie a pu mesurer l’importance de la sensibilisation du public au respect de l’environnement. Dès le printemps, elle souhaite ainsi proposer des visites (adultes et enfants) en collaboration avec les guides de la région.

Une mission d’information qui ne lui fait pas perdre de vue son activité première : la production de sel. Avec un nouveau défi à la clef : « À Guérande, je récoltais et la coopérative se chargeait ensuite de la vente. À Lasné, je produis mais dois aussi stocker dans la salorge qui est mise à ma disposition, tamiser, emballer et trouver des circuits de distribution pour mes produits ». Nathalie vise également l’obtention du label bio Nature & Progrès et réfléchit à des mélanges épicés. De quoi occuper pleinement cette femme d’action qui a hâte de démarrer ses journées avec une telle vue sur mer… Et nous, d’y retourner !

* Bassins où s’effectue la récolte du sel et de la fleur de sel.