Logo Vannes

Découvrir les pouvoirs de l’huître

Mer, Nature

20 décembre 2021

Un parfum frais et iodé, une robe gris-bleu aux reflets verts, une chair croquante et savoureuse : l’huître du Golfe du Morbihan se déguste comme un grand cru ! Le terroir issu de la mer réveille les papilles… et génère autant de coquilles d’huîtres restant sur le plateau ! Ces déchets deviennent désormais une véritable ressource grâce aux formidables débouchés économiques et écologiques que l’on prête aux coquillages ! Tour d’horizon…

Une véritable ressource valorisée dans le Golfe

Dépollueur naturel, fertilisant, amendement minéral riche en calcaire, la filière ostréicole s’inscrit désormais dans une économie plus large. L’huître n’a plus simplement vocation à satisfaire nos palais, elle participe désormais à des missions commandos pour sauver notre écosystème !

La création d’un cercle vertueux entre artisan et industriel

Le Golfe du Morbihan compte plus d’une centaine de producteurs sur son territoire, et fournit plus de trois mille tonnes de ce délicat coquillage chaque année. Après dégustation, certains utilisent les coquilles vides pour en faire un compost pour le potager : émiettées, les coquilles
forment un barrage très efficace contre les escargots et les limaces. D’autres les jettent directement en petits morceaux aux poules. Riche en oligo-éléments, la coquille d’huître aide à renforcer l’ossature des poulets et les coquilles de leurs œufs ! Mais à ce stade on est loin d’écouler les milliers de tonnes de coquilles d’huîtres, et loin d’exploiter tous les attributs fantastiques de la coquille !

Sur la Presqu’île de Rhuys, Le Tour-du-Parc est devenu un site pilote pour la collecte des coquilles d’huîtres et la mise en place d’une filière circulaire de valorisation de ces déchets organiques.

La Presqu’île de Rhuys, chef de file pour la revalorisation des coquilles

« En fin d’année nous relevons les poches des parcs et nous passons à la phase triage. Nous récupérons tout ce qui est vivant mais il y a toujours un pourcentage de perte », témoigne Jean-Claude Maillard, ostréiculteur à la Pointe de Pencadénic au Tour du Parc. Ce territoire emblématique de l’ostréiculture morbihannaise est devenu un site pilote pour la collecte des coquilles d’huîtres et la mise en place d’une filière circulaire de valorisation de ces déchets organiques. C’est ici qu’est née l’association Perlistrenn (istrenn signifiant huître en breton) sur l’initiative de Pascal Mangin et en partenariat avec le Comité régional de conchyliculture Bretagne Sud. « J’ai travaillé pendant 30 ans dans la gestion des déchets et le recyclage pour divers organismes, se souvient Pascal Mangin. En voyant l’abondance des coquilles d’huîtres et le problème que cela posait aux ostréiculteurs, j’ai cherché les moyens pour les recycler ».

À Pencadénic, comme ailleurs, les coquilles vides s’amoncellent sur les chantiers ostréicoles « On ne savait pas trop comment s’en débarrasser, poursuit Jean-Claude Maillard. La formule de recyclage proposée par Perlistrenn nous permet d’évacuer, de recycler et revaloriser nos coquilles ».

Aujourd’hui, l’association s’occupe de la logistique de collecte pour acheminer les coquilles à l’usine de Kervellerin près de Lorient. L’entreprise les nettoie, trie, broie, concasse pour fournir un concentré de poudre de coquilles d’huîtres qui sera ensuite utilisé dans différentes applications industrielles : BTP, peinture d’intérieur, bio-plastique, agriculture, parapharmacie et cosmétique.

« Les ostréiculteurs du Tour du Parc ont été les premiers à participer activement à cette collecte. Ils sont aujourd’hui suivis par leurs homologues de la Baie de Quiberon ». Au total, une trentaine d’éleveurs participent à l’opération soit 1000 à 1500 tonnes par an ! Désormais, la coquille d’huîtres n’est plus considérée comme un déchet mais comme une ressource, du carbonate de calcium à l’état pur totalement revalorisée grâce à cette initiative…

OSTRÉAPOLIS

Ouverture prévue en 2023 !
Situé à l’entrée de la commune du Tour du Parc, Ostréapolis sera, comme son nom le suggère, un centre d’interprétation dédié à l’ostréiculture et plus largement aux produits de la mer. Autrement dit, un outil de découverte et de vulgarisation des métiers, des savoir-faire, de la production, des paysages et des écosystèmes du Golfe du Morbihan ! Un projet ambitieux qui entend également faire preuve d’innovation dans sa construction. L’agglomération s’est engagée dans le projet européen Interreg avec l’université de Caen pour la réalisation d’un béton à base de coquilles d’huîtres. Encore expérimentale, une étude sur les ressources et la mise en place d’une filière a été lancée fin 2021.

LE MORBIHAN À LA POINTE DE LA RECHERCHE

Des cosmétiques à base de poudre de coquilles d’huîtres blanches À Allaire, près de Redon, l’entreprise “Entre Mer et Terre” a créé toute une gamme de produits cosmétiques à base de coquilles d’huîtres blanches ramassées à la main sur les plages du littoral morbihannais ! Sa poudre de shampoing a obtenu le trophée d’argent “Innovation Bio” lors du Natexpo 2021, le salon international des produits biologiques !

Plus d’infos sur Perlucine.fr