Logo Vannes

Artisans, ils perpétuent les savoir-faire

Dans le Golfe du Morbihan, des passionnés et fervents défenseurs de l’artisanat, continuent de faire vivre des métiers parfois ancestraux, mais pas si oubliés !

On peut les voir, à l’œuvre, un pinceau en main, aiguisant finement la lame d’un couteau ou gravant une estampe sur une presse typographique. Peintre en lettres, affûteur-rémouleur, cordonnier, graveurs-imprimeurs… Dans le Golfe du Morbihan, des passionnés et fervents défenseurs de l’artisanat, continuent de faire vivre des métiers parfois ancestraux, mais pas si oubliés !

Tristan Gesret

Il porte la moustache, de fines bretelles et travaille en musique des années 30. « J’aime
créer l’ambiance », assume Tristan Gesret. « C’est aussi une façon de faire parler de la
peinture en lettres, de promouvoir ce savoirfaire qui a quasiment disparu… », et pour
lequel ce trentenaire a eu, lui, un vrai coup de coeur. Ses belles lettres se lisent sur une
dizaine d’enseignes à Vannes, la signalétique municipale de Baden, un pignon de maison
à Grand-Champ, entre autres. Des pleins, des déliés, des fûts (le trait vertical d’une lettre),
des ombres… réalisés à l’aide d’une canne sur laquelle est calée la main qui tient le pinceau.
« Je n’invente rien, je retranscris des techniques que j’ai apprises. Un fût doit être plus épais que le trait horizontal, sinon, visuellement, ça ne marche pas, un E semblera écrasé par exemple. Un plein à la place d’un délié, ça ne fonctionne pas non plus… » Souvent soumis au respect d’une charte graphique, Tristan se voit parfois laisser carte blanche. Comme pour le chantier de la Buvette de l’étang de Brandivy, sur lequel l’a rejoint Guy, peintre en lettres retraité. « Même après 10 ans sans pratiquer, son geste était impeccable ! », confie Tristan, encore impressionné.

https://www.tristangesret.fr/

Celt’Affûtages

Redonner le sourire Affuteur-rémouleur itinérant, Michel Le Gallic n’a pas le sentiment d’exercer un métier oublié. « Ce qui s’est perdu, c’est d’aller à la rencontre des clients ».
Avec son camion-atelier, Michel change tous les jours d’endroit : le mardi à Vannes, le jeudi à Sarzeau, le vendredi à Arradon… Après une vie active bien remplie, il est en recherche de reconversion lorsqu’il tombe sur la vieille meule de son père, boucher. « C’est lui qui m’a appris à aimer les couteaux, à les entretenir ». Aujourd’hui, Michel aiguise couteaux,
ciseaux, lames de robot de cuisine, sécateurs, chaines de tronçonneuse… « et souvent des outils avec un fort lien affectif, parce qu’ils ont appartenu au père ou au grand-père », observe-t-il. « Leur redonner vie et voir mes clients repartir avec le sourire, c’est là mon
vrai plaisir ! »

facebook.com/celtaffutages/

Former la relève

Un « répar’acteur », c’est ainsi que se définit Bertrand Pasquier, cordonnier depuis 42 ans, dont 10 à Sarzeau à la tête de la cordonnerie Sibemo. « On peut tout réparer ou presque ! », assuret-il. Talons de bottes ou sneakers…
« Le métier a su évoluer et s’adapter aux nouveaux modes de consommation de nos clients. Aujourd’hui, nous réparons plus de sneakers que de mocassins en cuir ». Depuis 5 ans, Bertrand enseigne ses méthodes à Julien, son ancien apprenti devenu salarié de la
cordonnerie. Avec l’espoir de le voir assurer la relève. « Si on ne forme pas les jeunes, il n’y aura personne pour reprendre nos boutiques ».

Les imagiers

La transmission est aussi dans l’ADN du collectif Les Imagiers, qui anime régulièrement des ateliers d’initiation à la gravure. « Nous sommes des fabricants d’objets imprimés,
volontaires pour défendre un système d’impression artisanal », se présentent Jean-Baptiste Cautain et Jean-Marie Flageul. Ces deux « Imagiers » dessinent, gravent et impriment sur
presse typographique des estampes et affiches en petite quantité. Ils utilisent des caractères mobiles anciens, en bois ou en plomb, et fabriquent leur propre encre pour les images. Si tous les deux travaillent d’après ce qu’ils voient, chacun a son style. Assez réaliste pour
Jean-Baptiste, plus minimaliste pour Jean-Marie. Cairn de Gavrinis, Petit Mont, Landes de Lanvaux, rues de Vannes… le Golfe reste pour eux une vraie source d’inspiration.

lesimagiers.fr

UNE AFFAIRE DE FAMILLE

« La crêperie, c’est toute notre enfance », lance Delphine Laigo. Avec ses frères, elle a été élevée au milieu des billigs. C’est leur grand-mère, Eugénie, qui, en 1962, a ouvert une crêperie près de l’église de Brandivy, reprise par leurs parents Jean-François et Renée en 1980. Delphine, David et Damien s’y sont associés en 2008. Initialement installée dans la maison d’Eugénie, la Crêperie du Puits s’est largement étendue aux bâtiments voisins et compte aujourd’hui 5 salles. La recette de la pâte, elle, reste un vrai secret de famille. D’ailleurs, elle n’est même pas écrite et se transmet dans le creux de l’oreille de génération en génération…

METTRE L’OUTIL EN MAIN

Des enfants, de 9-14 ans, initiés aux métiers manuels par des artisans retraités bénévoles, avec de vrais outils, dans de vrais ateliers : c’est le principe de l’association L’Outil en Main, qui a des antennes à Grand-Champ et à Sarzeau. Electricité, couture, tapisserie-décoration, maçonnerie, bijouterie, plomberie… autant de découvertes de savoir-faire qui peuvent aussi susciter des vocations.

sarzeau.fr/outil-en-main / loutilenmainduloch.fr/